LA DEPECHE 15 mars 2019
GET Electronique Lauréat des SEPTUORS
Prix de l'industrie
GET Electronique une entreprise citoyenne
Le prix de l'industrie est parrainé par la Mutuelle Prévifrance représentée par Daniel Fleho, directeur du développement. Les entreprises nominées sont GET Electronique, Mecanumeric et la Fonderie de Bronze Lauragaise (prix spécial de la CCI 81). C'est GET Electronique qui remporte ce prix. Créée à Castres en 1993, l'entreprise GET Electronique a été rachetée par le Groupe Sphérea. Elle est implantée aujourd'hui sur trois sites à Castres, Bagnols-sur-Cèze et Beaumont-Hague. Son activité de maintenance des systèmes électroniques, de réparation voire de clonage de cartes électroniques l'amène dans des secteurs comme l'aéronautique, le nucléaire, la défense, le ferroviaire, le médical, ou l'industrie tertiaire. GET Electronique est une entreprise qui cultive les valeurs citoyennes. Elle a créé BRIDGELEC, une entreprise adaptée de neuf salariés.
LA DEPECHE 13 mars 2019
GET Electronique nominée au SEPTUORS
Les Trophées de l'innovation et de l'économie, les Septuors, ont une renommée départementale depuis un certain nombre d'années.
Un vivier industriel tarnais qui se développe
Les Trophées de l’innovation et de l’économie, les Septuors, ont une renommée départementale depuis un certain nombre d’années. A chaque nouvelle édition, de nouvelles entreprises se distinguent par leur développement important, un savoirfaire qui a su conquérir de nouvelles contrées ou de nouveaux
marchés.
Pour les distinguer, un jury composé de partenaires importants dans le département mais aussi dans la région (Région Occitanie, Pierre Fabre, Crédit Agricole Nord-Midi- Pyrénées, Prévifrance, Régate, Grimal Automobiles, @Com, Infaco) autour de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Tarn, les sélectionne. Cette année dans le Tarn, le jury a distingué 9 catégories avec un lauréat pour chacune d’entre elles, qui sera primé lors d’une cérémonie le jeudi 14 mars. Une façon de mettre en lumière les réussites entrepreneuriales dans chacun des territoires de l’Occitanie.
Laurent fabre, responsable commercial Aveyron/Tarn pour la mutuelle PREVIFRANCE
« La cérémonie des Septuors est un événement majeur dans le département qui chaque année met en lumière les entreprises qui innovent et qui se développent depuis le Tarn. En tant que partenaire de la première heure, nous nous réjouissons de voir que les entreprises de nombreux secteurs mettent en place des actions concrètes de développement et sont en recherche permanente de performance.
Dans le secteur industriel, l’un des plus puissants dans le Tarn, nous observons qu’il y a de nouveaux projets qui se mettent en place avec des structures en pleine dynamique de croissance et qui, la plupart du temps, innovent. Notre rôle en tant que mutuelle, c’est de présenter un service ultra-performant afi n que les entreprises puissent se concentrer exclusivement sur leur développement et leurs priorités. Nous adaptons nos couvertures aux besoins de chacune de ces entreprises, en santé, en épargne et en prévoyance. »
GET Électronique vient en réponse aux problématiques d’obsolescence
Créée en 1993 à Castres, l’entreprise GET Electronique a été rachetée en 2006 par le Groupe Sphérea et s’étend désormais sur trois sites : Castres
avec 55 salariés, Bagnols-sur-Cèze et Beaumont- Hague, et emploie au total 88 salariés. Véritable spécialiste dans le domaine de la pérennisation de systèmes électroniques. GET Electronique cible un très large panel d’industries dans des secteurs comme l’aéronautique, le nucléaire, la défense, le ferroviaire, le médical, le maritime ou encore l’industrie tertiaire. « Nous nous démarquons par notre forte capacité à réparer, à maintenir des systèmes électroniques, et même à cloner des cartes électroniques.
Souvent, comme dans le domaine du nucléaire, la requalification de systèmes électroniques peut s’avérer très onéreuse en cas de remplacement. Notre savoir-faire répond alors pleinement aux besoins du marché confronté aux problématiques d’obsolescence » explique Philippe Lasman son président délégué. Toujours très impliquée localement, GET Electronique a créé une entreprise adaptée de 9 salariés baptisée Bridgelec. Filiale à 100%, elle emploie
exclusivement sur le site de Castres, des personnes en situation de handicap et concentre son offre de service sur trois domaines : l’ingénierie système,
le câblage électronique, électrique et fi laire, et la réparation électronique. Ce projet qui s’inscrit dans une démarche sociale a reçu un très bel accueil en territoire tarnais.
Journal d'ici Septembre 2017
80% des salariés sont handicapés
Seule entreprise adaptée du Tarn-Sud, BRIDGELEC donne sa chance aux travailleurs handicapés. Qui le lui rendent bien.
"C'est un espoir pour les gens comme nous. Cette confiance est rare ..." Stéphane a 44 ans. Suite à un accident de travail, l'horloger de formation entreprend une reconversion et trouve un stage dans la zone de Mélou, derrière Auchan, chez BRIDGELEC, filiale de GET Electronique, spécialisée dans le maintien de systèmes électroniques et logiciels complexes (fabrication électronique, réparation, clonage, câblage ...).
Comme cinq autres salariés, il a trouvé la perle rare. Une entreprise adaptée (au moins 80% de travailleurs handicapés) qui leur offre l'opportunité de travailler comme tout le monde. Si trouver du boulot est simple pour peu de monde, "c'est encore plus dur lorsque l'on est handicapé", souffle Adnan 24 ans, l'un des premiers à avoir rejoint l'entreprise, fondée en mai 2016 par le président délégué Philippe Lasman. " Il y a une ouverture d'esprit ici que l'on ne retrouve pas ailleurs. On m'a donné ma chance et on avance tous ensemble" ajoute Francky, 34 ans, "l'homme à tout faire", qui trouve un second souffle professionnel après un parcours chaotique dû à son handicap lourd. "Le plus souvent, on se retrouve face aux problèmes d'accessibilité", confie-t-il. Chez BRIDGELEC, dans leur cocon ouvert sur les locaux de GET Electronique, ils travaillent dans les mêmes conditions que les autres salariés. Sont placés sur un même piédestal. Cela n'aurait surement pas été le cas sans la volonté de Philippe Lasman, ancien directeur technique et commercial de SPHEREA, la société mère.
"Superbe aventure humaine". "Nous avons des acheteurs avec qui nous travaillons depuis longtemps. Le dialogue n'est plus du tout le même : quand je leur raconte cette histoire, c'est avec mes tripes." Entre avoir l'idée et la réaliser il y a un pas que le président délégué a franchi il y a maintenant un peu plus d'un an. D'abord pour raison personnelle, puis face à "un marché demandeur d'entreprises qui cherchent à bénéficier d'une entreprise adaptée" pour entrer en conformité avec la loi handicap (une entreprise d'au moins 20 salariés est tenue d'employer 6% de travailleurs en situation de handicap, ndlr), et enfin car BRIDGELEC est inclus dans les prestations de GET Electronique, signal de fiabilité. "En général, les entreprises sont plus ouvertes, plus à l'écoute quand je leur parle de BRIDGELEC. Et je les fais venir pour qu'ils se rendent compte sur place. Quand je fais une offre, c'est GET Electronique, dans lequel est inclus BRIDGELEC." Avec un chiffre d'affaires d'environ 250.000 euros pour sa première année, l'objectif de Philippe Lasman est de passer de 6 à une dizaine de salariés, d'ici la fin d'année. "Je ne recrute pas parce qu'ils sont en situation de handicap. Je les recrute d'abord car leurs profils nous intéressent : compétents et volontaires. C'est une superbe aventure humaine" se réjouit Philippe Lasman. Pour Christophe, seul travailleur non handicapé de la petite entreprise, référent technique qui leur sert de guide, "l'esprit d'équipe" est l'un des maillons forts chez BRIDGELEC. "Ils ont une réelle envie, sont très à l'écoute et ont un véritable intérêt à la tâche." Après avoir galéré pendant des années, voilà ces travailleurs en situation de handicap prêts à saisir la chance que BRIDGELEC leur a donnée.
JASON ESNAULT
GET Electronique, société datant de 1993 dans la zone de la Charteuse à Castres, a créé une entreprise adaptée qui ne recrute que des salariés en situation de handicap.
Ils ont «galéré». Leur handicap leur a fermé pas mal de portes sur le marché du travail. Mais Jonathan Delacourt et Adnan Kirkit, comme bientôt une dizaine d'autres travailleurs en situation de handicap, ont enfin trouvé un emploi stable grâce à Bridgelec créée en mai dernier dans les locaux de la zone de Chartreuse à Castres de sa société mère Cap Électronique filiale du groupe Spherea (voir ci-contre). BRIDGELEC, spécialisée dans l'ingénierie système, l'électronique et le câblage filaire, est la seule entreprise adaptée du sud du Tarn. «C'est une vraie opportunité. C'est intéressant et il y a des perspectives d'évolution. Je vais enfin pouvoir faire des projets», lâche Jonathan, 41 ans, qui, après la chute d'un toit souffre de problèmes de dos l'empêchant d'accomplir certaines tâches. Jusque-là, il cumulait les boulots par intérim souvent loin de chez lui. Comme son nouveau jeune collègue. «Je suis conscient de la chance que j'ai, confirme Adnan, 23 ans, qui à cause d'une malformation de la main ne voyait pas de débouchés malgré son BTS de systèmes électroniques obtenus au lycée Rascol d'Albi en 2014. Même quand je réussissais les tests d'embauches, c'était systématiquement un autre qui était pris». Jonathan et Adnan sont les deux premières recrues de BRIDGELEC. «Mais on compte embaucher une dizaine de salariés d'ici un an», précise Philippe Lasman, président délégué de GET Electronique et donc également patron de BRIDGELEC. Et s'il a souhaité créer cette entreprise adaptée, entreprise du milieu ordinaire du travail employant au moins 80 % de travailleurs handicapés, c'est pour plusieurs raisons. La première étant «un geste social».
Un «pont» vers le monde du travail
«Le nom BRIDGELEC vient de bridge en anglais qui veut dire «pont» pour offrir une passerelle dans le monde du travail aux personnes souffrant d'un handicap», explique le patron (voir encadré). Le social est dans les gênes de GET Electronique qui remplit déjà depuis longtemps son obligation légale, comme toute entreprise de plus de 20 salariés, d'employer au moins 6% de travailleurs en situation de handicap. Sinon, les entreprises payent une contribution à l'Agefiph, entre 400 et 1500 fois le SMIC horaire pour tout travailleur handicapé manquant. A moins qu'elles aient recours à une entreprise adaptée en sous-traitance qui leur permet de diminuer de 50% cette taxe. C'est la deuxième raison de la création de BRIDGELEC. «Il y a un marché demandeur d'entreprises qui cherchent à bénéficier d'une entreprise adaptée», explique Philippe Lasman qui veut ainsi «booster» GET Electronique en décrochant de nouveaux marchés. Car l'atout de BRIDGELEC c'est justement qu'elle s'appuie sur le savoir-faire et le professionnalisme de GET Electronique et du groupe SPHEREA. «Le client bénéficie de l'entreprise adaptée sans devoir gérer ses spécificités. La plupart des autres entreprises adaptées sont seules. Là on rassure le client en s‘appuyant sur l'expérience, les compétences et l'effectif de GET Electronique qui nous permet de tenir les délais, explique le président délégué. On inclut BRIDGELEC dans nos prestations. c'est bien cadré et transparent». Du gagnant gagnant pour tout le monde.
Repères
«Leur apporter des bagages»
«On est pro handicap depuis longtemps, confirme Armelle Delporte, la responsable des ressources humaines de GET Electronique et BRIDGELEC, qui a remarqué que les personnes en situation de handicap lourd ou pas sont parfois plus investies dans leur travail. Ils ont le sentiment d'avoir beaucoup plus à prouver pour compenser leur handicap et sont reconnaissants qu'on leur fasse confiance. D'ailleurs ces salariés sont très rarement en arrêt maladie». Et la plus grande difficulté pour la responsable RH n'est pas l'intégration des salariés en situation de handicap ou l'adaptation de l'entreprise à leurs conditions de travail, c'est le recrutement. «La plupart ne postulent pas aux offres ouvertes à tous que l'on passe à Pôle emploi tellement ils sont découragés par la mentalité de certains chefs d'entreprise qui leur ferment leurs portes, explique Armelle Delporte qui mise pourtant davantage sur le «savoir être» que sur les compétences. On peut former les salariés. Ce qu'on veut c'est d'ailleurs leur apporter les bagages qui leur manquent que cela soit les compétences, la confiance en soi ou l'autonomie».
Sur les traces d'APRIL
Dans l'entreprise GET Electronique on trouve d'anciens salariés d'APRIL. Et pour cause puisque cette société a été créée en 1993 par d'anciens d'APRIL quand Télématique (groupe Schneider) a décidé de fermer le site Castrais. L'idée était de se positionner sur une activité consistant à perpétuer une gamme de produits abandonnée par le constructeur Schneider car de nombreux clients étaient demandeurs. GET Electronique était née et a su développer un savoir-faire non seulement sur un transfert de production d'anciennes gammes d'automates programmables mais également sur le maintien opérationnel de ces mêmes produits qui continuaient à être largement utilisés de par le monde. Son activité était également axée sur le support, la réparation et la gestion de l'obsolescence de ces produits. Aujourd'hui GET Electronique est capable techniquement et humainement, avec 75 salariés, de maintenir des systèmes électroniques et logiciels complexes au fil des années en ayant les capacités, par ses 25 ans d'expérience, de gérer les problématiques liés à l'obsolescence par la réparation, la pérennisation, les tests et moyens de tests, la fabrication électronique, le câblage et surtout le clonage de composants qui ne se fabriquent plus, une spécificité de GET Electronique. La société compte 300 clients dans l'industrie, le nucléaire et le transport, notamment l'aéronautique, et affiche un chiffre d'affaires de 6,5 millions d'€. Elle a intégré en 2006 le groupe SPHEREA, ancienne filiale d'Airbus basée à Colombiers qui compte 550 employés et 600 clients dans plus de 50 pays, lui permettant d'avoir une assise financière et un rayonnement commercial accrus.